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2009/11/15

Louvre érotique: Rue89 et Zoomorama


Ecole de Fontainebleau: Portrait de Gabrielle d'Estrées et de sa soeur la duchesse de Villars (1594)
Peut-on admirer des œuvres d'art sur Internet ?
le prouve avec Cristianne Rodrigues qui rend compte sur ce blog des grandes expositions

Durant l'Antiquité en Grèce, l'acte sexuel était librement représenté par les arts, ainsi qu'à Pompéi, où des représentations des phallus, signe de chance, étaient fréquentes à l'entrée des habitations.
Plus tard, au Moyen Age, l'art devenant un outil pour des fins religieuses, la représentation de la nudité aura un rapport direct avec le concept de péché originel. On va souvent trouver, par exemple dans la représentation de l'enfer, des personnages dont les parties génitales sont dévorées par des serpents ou des scorpions.
Puis dans la Renaissance, protégé sous les thématiques biblique et mythologique, le nu va exprimer une nouvelle esthétique à travers laquelle les artistes interprètent l'évolution de la société. Le corps masculin, d'abord gras puis musclé, traduit la philosophie humaniste qui place l'être humain au centre de l'univers, alors que le nu féminin commence à exprimer une sensualité jusqu'alors interdite.
Les artistes de la Renaissance vont trouver des astuces dans la représentation du corps -telles que des poses stratégiquement calculées afin de cacher les organes génitaux ou alors protégés par des cache-sexes ou des feuilles de vigne- pour que la nudité n'entraîne pas le rejet de l'œuvre, jusqu'à ce que les œuvres de nus correspondent à une plus grande légèreté des mœurs de la société, aux XVIIIe et XIXe siècles.

Une puissance démoniaque dans la conscience humaine

Le Musée du Louvre conserve de nombreuses peintures et sculptures représentatives de cette évolution, dont cette vingtaine que vous pouvez apprécier sur ces deux zoomoramas. Je vous propose donc une exposition virtuelle, où vous pourrez regarder des œuvres de plusieurs époques qui rendent compte du parcours historique entrepris par les artistes pour que l'expression soit enfin libre, dans une civilisation où l'érotisme a presque toujours représenté une puissance démoniaque

Par Cristianne Rodrigues
at Rue 89